Écrit par : Yochanan Ben-Daniel
Catégorie : Israël et l'Église

« Catholiques pour la Palestine » et « Catholiques pour Israël »

 Le Conflit Israélo-Palestinien et l’Eglise Catholique

Israël et Palestine

Les discordes sur toute une série de sujets sont monnaie courante au sein de l’Eglise Catholique, qu’il s’agisse du domaine politique, social, économique, religieux ou historique, mais en fin de compte ces différences d’opinion peuvent être résolues à l’amiable par l'entremise d’une discussion, la prière et un sens de camaraderie et de famille dans le Christ. Cependant, il y a un sujet qui est le motif d’une division si profonde qu’il laisse entrevoir la possibilité d’une scission permanente. Il s’agit du conflit israélo-palestinien. Ainsi nous avons les « Catholiques pour la Palestine » et les « Catholiques pour Israël » et trop souvent on a l’impression que les deux ne trouveront jamais un terrain d’entente, car trop souvent lorsqu'il y a dialogue sur ce sujet, des paroles sont prononcées qui mettent fin à toute communication.

Pour citer un exemple, récemment à l’occasion d’une discussion dans notre forum, un prêtre qui détient une position importante au Patriarcat Latin de Jérusalem écrit « Si vous ne me considérez pas comme faisant partie du peuple palestinien, je ne souhaite pas que vous vous apitoyez sur mes souffrances. » Ces propos sous-entendent qu’il place son affiliation nationale au dessus de son identité comme membre de l’Eglise. On entend souvent des déclarations semblables venant d’autres prêtres du Patriarcat Latin. Ainsi l'un d'eux dit il y a quelque temps: « Je suis d’abord palestinien, ensuite je suis arabe et puis je suis prêtre » avant d'ajouter que quiconque aurait une sympathie personnelle pour Israël le placerait hors de la « Communauté Chrétienne Palestinienne ».

Ce genre de déclarations de la part de prêtres catholiques révèlent le fait que leur appartenance nationale ou ethnique a plus d'importance que leur affiliation Catholique. Mais s'ils se sentent chez eux et à l’aise dans une église nationaliste, en réalité ils ne sont pas à leur place au sein de l’Eglise Catholique. En fait, cela trahit un esprit en quelque sorte non catholique. On serait, en effet, tenté de se demander si cet état d’esprit pourrait un jour aboutir à un schisme sous la forme d'une Église Nationale Palestinienne.

Qu’il s’agisse d’une dramatisation exagérée de la division à l’intérieur de l’Eglise Catholique ou pas, néanmoins un besoin urgent de trouver une solution à ce problème se fait sentir, puisque cela crée des tensions sérieuses dans les régions où cohabitent Catholiques Israéliens et Palestiniens, comme par exemple à Jérusalem. Nous pouvons être sûrs que la Personne qui a prié « qu’ils soient tous un…. » (Jn 17:21) ne serait pas content de voir cette division à l’intérieur de l’Eglise où il ne devrait être « ni Juif, ni Grec » (Ga 3 :28) ou, par analogie, « ni Juif ni Palestinien ».

Les Deux Positions Face à Face

Cela va sans dire que les deux parties font référence aux Ecritures pour justifier leurs positions : les « Catholiques pour la Palestine » tirent leurs citations des passages de la Bible qui parlent de l’amour de Dieu pour la justice, et ils expliquent la réalisation de la justice divine en termes politiques, tels que l’établissement d’un Etat Palestinien indépendant sur des territoires qui se trouvent actuellement sous la souveraineté israélienne, et ceci souvent dans un esprit d’animosité contre l’Etat d’Israël.

D’autre part, les « Catholiques pour Israël », sans nier l’importance de la justice et la dignité que l’on doit aux palestiniens, citent les passages qui soutiennent le droit de retour du peuple juif au pays de leurs ancêtres en expliquant ce retour comme la manifestation de la justice divine en leur faveur que les chrétiens croyants devraient accepter et respecter. Selon ce raisonnement, on peut distinguer une différence fondamentale : les deux parties voient la solution en terme de justice divine – les « Catholiques pour la Palestine » interprétant ceci en termes politiques en leur faveur et les « Catholiques pour Israël » présentant une interprétation prophétique avec référence spéciale au peuple juif.

En bref, les « Catholiques pour la Palestine » réclament la justice pour eux-mêmes et leur peuple sous la forme d’une souveraineté politique indépendante (un royaume de ce monde) sans se soucier des juifs, tandis que les « Catholiques pour Israël », sans se soucier de leurs propres intérêts, souhaitent l’accomplissement de la volonté de Dieu et la justice divine pour les juifs. Les premiers fondent leurs arguments sur la conviction que Dieu établit sa justice en accordant la souveraineté politique, tandis que les deuxièmes se basent sur la conviction que le retour des juifs dans leurs patrie et le rétablissement de la souveraineté juive représentent la volonté de Dieu et sont, par conséquent, l’expression authentique de la justice de Dieu. En présentant les points de vue de cette manière, nous pourrons, peut-être, avancer d’un ou deux pas en discutant les mérites et les torts de chaque côté.

Les « Catholiques pour la Palestine » et la Révélation Biblique

Par plusieurs manières et à des différents moments, le Christ a clairement répété que « son royaume n’était pas de ce monde » (Jn 18 :36). Son but n’était pas de combattre l’autorité Romaine et d’établir un royaume terrestre pour les juifs. S’il avait réussi dans cette entreprise, il aurait pu être accepté alors par ses compatriotes juifs comme leur Messie. En fin de compte, il fut rejeté parce qu’il n’avait pas du tout l’intention d’inciter ou de soutenir d’une façon quelconque la révolte nationaliste de ses compatriotes contre l’occupant Romain, mais s'était concentré sur la tâche de leur apporter de Royaume des Cieux. À quel degré Jésus était loin des aspirations nationalistes de ses contemporains se voit dans son attitude extrêmement compatissante envers les occupants romains : par exemple, il a admiré la foi du centurion romain et était content de guérir son enfant ou serviteur (Mt 8:5-13 et seq.); il a conseillé aux gens d’aimer leurs ennemis et de prier pour leurs persécuteurs, parmi lesquels en premier lieu étaient les Romains (Mt 5 :43-48 et seq.); il leur a conseillé d’aller deux miles avec le soldat qui les avait forcé d’aller seulement un mile (Mt 5:41); il a recommandé de payer l’impôt à César (Mt.22 :15-22); il a reconnu que l’autorité de Pilate venait de Dieu (Jn 19:11), et il a prié son Père de pardonner les soldats romains qui l’ont crucifié (Lc 23 :34). De ces passages de l’Evangile, il en ressort que l’attitude de Jésus envers les occupants romains était rempli d’un esprit d’extrême conciliation. Puisque, selon la perspective palestinienne, les israéliens d’aujourd’hui se trouvent dans une position semblable à celle des romains de cette période, il paraît raisonnable de conclure que l’attitude du Christ envers ces derniers serait à peu près la même.

Si nous considérons l’exemple de Jésus comme l’expression la plus claire de la volonté de Dieu, il serait erroné d’assumer que la justice divine telle qu’elle nous a été présentée dans le Christ Jésus, peut inévitablement trouver son expression dans l’octroi d’une souveraineté politique. Si Dieu, qui s’est exprimé à travers Jésus Christ, ne l’a pas fait pour son propre peuple, lorsqu’il demandait avec tant de ferveur son indépendance souveraine au premier siècle de notre ère, il est certain qu’il ne faudrait pas supposer ou s’attendre à ce que la justice divine intervienne de cette façon dans la Palestine du 21ème siècle. Il faudrait également abandonner un tel raisonnement puisque l’insistance des juifs pour l’indépendance et la souveraineté politique comme condition préalable de la justice et rédemption divine a conduit à des pertes catastrophiques suite à leur deux grandes révoltes contre l’autorité Romaine en l’an 70 AD et de nouveau en l’an 135 AD. Prenant comme exemple l’histoire juive d’il y a 2000 ans, il serait présomptueux de considérer l’établissement d’un état palestinien comme étant l’expression de la justice divine. Il n’existe aucune garantie divine assurant que les citoyens d’un futur état palestinien auraient plus de justice et de droits humains qu’ils en ont dans les conditions présentes.  En réalité, l’histoire nous apprend qu’ils pourraient se retrouver dans une situation bien pire que leur situation actuelle.

En résumé, nous ne devrions pas nous attendre à ce que Jésus Christ soutiendrait notre désir de justice divine par la souveraineté palestinienne parce que, tout  simplement, ce n’est pas sa manière d’agir.  L'activisme politique est une chose et la justice de Dieu par le Christ en est une autre; il ne faut pas les mélanger. Citer des textes bibliques en faveur de cette méthode est, de toute évidence, un exemple de manipulation politique des textes religieux.

Les « Catholiques pour Israël» et la Révélation Biblique

Passant de l’autre côté, nous devons nous poser la question comment les « Catholiques pour Israël » peuvent être aussi certains que le retour des juifs dans leur patrie et l’établissement de leur État soient en conformité avec la volonté de Dieu et, par conséquent, représentent une expression de justice et de salut divins? S’agit-il d’une autre tentative mal conçue d’interpréter la justice divine par des termes politiques, cette fois en faveur de la souveraineté politique d’Israël plutôt que celle des Palestiniens. Si c’était le cas, les arguments ci-dessus basés sur l’exemple de Jésus pourrait s’appliquer avec la même force qu'auparavant. Cependant, ici il s’agit d’autre chose : l’argumentation est concentrée premièrement sur le retour des juifs de leur exil et seulement en deuxième lieu sur l’obtention de la souveraineté politique qui est jugée nécessaire pour assurer leur survie.

Pour revenir à nos propos, comment les « Catholiques pour Israël » peuvent-ils avoir la certitude que le rassemblement des dispersés, c’est-à-dire des juifs dans le pays de leurs ancêtres, après 2000 ans sans patrie, soit vraiment l’expression de la volonté de Dieur et la manifestation de sa justice ?

Contrairement à l’opinion exprimée précédemment avec l’interprétation politique de la justice divine, cette opinion est basée sur une compréhension biblique et prophétique de l’établissement de la justice de Dieu parmi les hommes, c’est-à-dire basée sur une compréhension du plan de Dieu pour le salut de l’humanité. En termes plus simples, cette opinion voit dans le retour des juifs en terre d'Israël comme accomplissement de la prophétie concernant la fin de l’histoire. Puisque c’est Dieu qui a inspiré la prophétie concernant ces événements, c’est vraiment aussi Dieu qui est derrière son accomplissement. Pour cette raison, le retour des juifs en Terre Sainte devrait être accepté non seulement comme voulu par Dieu et inévitable, mais aussi comme un signe clair de l’Eschaton qui approche, la fin de l’histoire, c’est-à-dire l’époque finale de la mise en place du plan divin de Dieu. Libre à vous de vous y opposer, mais vous le ferez étant conscient du faite que ainsi vous vous opposez à la volonté divine.

Vous demanderez : « De quelles sources bibliques s’agit-il ? » Il est inutile de répéter tous ces passages dans lesquels on nous parle du don de cette Terre dans le cadre d’une Alliance avec les descendants d’Abraham, d’Isaac et de Jacob (cf. Gn 12,7 ; 15,7-21 ; Ex 32,13 ; Ps 105,9 ; Sir 44,22) dont les descendants aujourd’hui s’appellent juifs. Il serait erroné de penser que ce don aurait été annulé ou abrogé d’une manière quelconque par la Nouvelle Alliance parce que, comme nous le rappelle Saint Paul, les dons et l’appel que Dieu a conférés aux juifs sont irrévocables (Rm. 11 :29). Bien que l’exil ait été imposé au peuple juif au premier siècle comme punition pour leur péché et leur malentendu politique du plan de rédemption de Dieu, il était inévitable selon la lecture des Écritures, aussi bien juives que chrétiennes, que s’ils survivaient à leur exil, ils reviendraient un jour à leur Pays. Dieu n’a jamais révoqué ses dons, parmi lesquels le don de la Terre est le plus important.

Le retour des juifs en Terre Sainte a commencé à la fin du XIXè siècle et n’a qu'un rapport marginal avec la Shoah, comme certains l’affirment, puisqu’il a commencé plusieurs décennies avant cette tragédie. A vrai dire, ce retour ne peut pas être appelé un réel retour puisque les juifs ont habité cette Terre en tant que minorité depuis des siècles. L’immense perte de vie juive pendant la Shoah ainsi que la politique du gouvernement mandataires britannique qui a limité l’immigration des juifs vers la Palestine pendant ces années-là a, en effet, signifié un revers sérieux pour le rassemblement des juifs dispersés et leur réinstallation en Terre Sainte.

Pour ce qui concerne la prophétie biblique, cependant, au premier abord, on pourrait penser que toutes les prophéties de l’Ancien Testament concernant le retour des juifs font référence à leur retour de l’exil babylonien au Vè siècle avant Jésus Christ et ne peuvent pas être élargies et appliquer à leur retour du deuxième exil 2500 années plus tard. Cependant, si l’on regarde ces prophéties de plus près, on découvre qu’elles ne se sont jamais réalisées complètement dans les siècles après le retour des juifs de Babylone et qu’elles étaient toujours restées valables d’une certaine manière. Les prophéties ne se sont jamais réalisées, non pas seulement à cause du fait que ce retour des juifs de Babylone n’était que partiel, mais principalement parce que les juifs ont rejeté leur Messie dont la mission était de leur apporter l’accomplissement total de ces prophéties. En rejetant leur Messie, ils ont provisoirement fait échouer la réalisation de la volonté de Dieu à leur égard (Lc 7:30) et, comme nous avons indiqué ci-dessus, cela les a conduit à l’exil pendant 2000 ans, la période pendant laquelle l’Evangile du salut de Dieu a été diffusé à travers le monde entier. Ainsi, d’une façon très réelle, le fait que les juifs ont rejeté leur Messie, et leur exil qui s’en suivit, ont permis la diffusion de l’Evangile parmi tous les peuples de la manière décrite par Saint Paul lorsqu’il écrit que « par leur chute, le salut est devenu accessible aux païens, afin qu’Israël fût excité à la jalousie. Or, si leur chute a été la richesse du monde, et leur échec la richesse des païens, combien plus en sera-t-il ainsi quand ils se convertiront tous ! » (Rm 11 :11-12)

La perspective eschatologique et l'accomplissement du plan de Dieu 

Cependant, l’évangélisation du monde n’a jamais été présentée comme une fin en soi qui doit continuer infiniment. L’Evangile exprime clairement qu’après que la Bonne Nouvelle de l’offre du Christ pour le Salut aura été prêchée jusqu’au bout du monde, le temps sera venu pour l’accomplissement parfait du plan de Dieu (Mt 24 :14 ; Mc 13 :10). C'est cet épisode final dans l’histoire du Salut qui nous ramène aux parties inachevées des anciennes prophéties du retour et de la restauration. Cependant, nous sommes confrontés ici avec un si grand nombre de prophéties qui disent tant de choses dans des contextes si différents, aux sujets si différents qui peuvent ou ne peuvent pas être liés les uns aux autres que, par conséquent, elles dépassent les limites de la possibilité humaine de les interpréter et affirmer avec certitude de quelle manière elles seront réalisées. Les juifs ont résolu ce problème en laissant l’interprétation de ces prophéties aux soins de leur Messie qui les interprétera lors de sa venue. A cet égard, les chrétiens ont un avantage évident car Jésus le Messie leur a, en effet, fourni sa révélation unique de la manière dont le plan de Dieu du Salut trouvera son accomplissement définitif. Et cette révélation du Christ Jésus se trouve consignée dans le Livre de l’Apocalypse (cf. Ap 1 :1 :2).

Sans entrer dans les détails de l’interprétation de ce document unique et précieux, il suffit de dire que la partie centrale de la prophétie décrit la mission de deux prophètes ou témoins du Christ (Ap 11 : 3-13) qui est suivie aussitôt après parle le règne bref de l’Antéchrist (Ap 13) et ensuite par la Parousie, la Deuxième Venue du Christ (Ap 19, cf. 2 Th 2,1-12). La mission eschatologique de ces deux témoins se réfère directement aux juifs et son centre se trouve à Jérusalem si bien que leur mort et résurrection dans cette ville (2 Th 11:7-8) aboutissent dans la conversion d’un grand nombre (Rm 11,11-13). Ce témoignage de la résurrection de Jésus Christ est décrit dans des termes qui rappellent la résurrection des os desséchés dans la vision d’Ezéchiel de la réintégration d’Israël (Ez.37:1- 14), faisant ainsi le lien entre la foi en la résurrection du Christ et la réintégration finale de l’ensemble d’Israël. Il est impossible d’imaginer cet événement eschatologique sans le rassemblement à Jérusalem et ses environs des juifs dispersés. Avec juste raison, on peut affirmer que cette prophétie du Nouveau Testament qui a été écrite peu de temps après la destruction du temple et l’exil des habitants juifs en l’an 70 AD, a en effet présagé le retour des juifs à Jérusalem comme signe avant coureur indispensable aux événements qu’elle décrit. Toute la scène s’accorde avec la prédiction de Saint Paul au sujet de la conversion des juifs à la fin de l’histoire : « Car je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne vous considériez point comme des sages, c’est qu’une partie d’Israël est tombée dans l’endurcissement jusqu’à ce que la totalité des païens soit entrée. Et ainsi tout Israël sera sauvé...» (Rm 11 :25-26).

Tenant compte de ces événements de la fin des temps qui dépendent du retour des juifs en Terre Sainte, est-il correct de mettre au pilori ceux qui habitent dans les territoires dont les palestiniens réclament la souveraineté pour eux-mêmes en accusant les habitants israéliens de péchés contre l’humanité et contre Dieu? Est-ce que la souveraineté palestinienne sous la bannière de l’Islam serait plus importante que le déroulement des événements conduisant à la réalisation du plan de salut de Dieu ?

Le Père Raniero Cantalamessa, le Prédicateur du Pape, résume clairement l’accomplissement de ces prophéties, si longtemps attendues, de la façon suivante :

Nous savons que Dieu a donné à Israël la terre mais nulle part lit-on que cette terre lui serait jamais reprise. Est-ce que nous, chrétiens, pouvons nous écarter le fait que les événements qui sont actuellement en train de se dérouler sous nos yeux, à savoir le retour d’Israël au pays de leurs pères et qui constitue toujours un mystère pour nous, ne soit pas en rapport, d’une certaine manière, avec cet ordre providentiel concernant le peuple choisi et qui est en train de se réaliser, même par erreur humaine et excès, comme cela arrive dans l’Eglise même? Si, un jour, Israël doit rejoindre la Nouvelle Alliance, Saint Paul nous précise que cela ne se produira pas individuellement, mais d’un seul coup, toute la nation comme « racines » toujours vivantes. Mais afin qu'Israël puisse rejoindre la Nouvelle Alliance en tant que nation, elle doit être une nation, elle doit posséder une terre qui lui appartienne, une organisation et une voix dans le concert des autres nations du monde. Le fait qu’Israël soit restée une unité ethnique à travers les siècles et malgré tant des bouleversements historiques, est déjà en soi un signe d’une destinée ininterrompue et qui attend son accomplissement. (extrait de Christ, la Gloire d’Israël)

 Résumé et Conclusion

Avant de conclure, essayons de résumer les positions qui séparent les « Catholiques pour la Palestine » et les « Catholiques pour Israël ». Les « Catholiques pour la Palestine » réclament à haute voix la justice de Dieu sous la forme d’un Etat Palestinien indépendant qui, de différentes manières, entravera et restreindra le retour des juifs au pays de leurs ancêtres, en particulier dans les régions autour de Jérusalem qu’ils appellent Judée et Samarie.

De l’autre côté, les « Catholiques pour Israël » sont, d’une part, bien conscients des souffrances palestiniennes et soutiennent sincèrement les efforts pour soulager ces souffrances.  D'autre part, ils se rendent compte de la signification eschatologique du retour des juifs et ils résistent toute tentative d’empêcher et d’entraver ce retour parce qu’ils sont conscient du fait qu’il s’agit d’une étape clé dans l’histoire du salut divin et, par conséquent, l’ultime établissement de la justice divine parmi les hommes. Il va sans dire que le soutient du rassemblement des juifs ne devrait en aucune circonstance être pris comme une excuse justifiant tout acte illégal d’expropriation, de violence, d'injustice ou de haine envers les palestiniens. Dans les cas où de tels actes auraient été vraiment commis, les Catholiques pour Israël les condamnent côte à côte avec leurs frères Chrétiens Palestiniens.

Les « Catholiques pour la Palestine » souhaitent la justice pour eux mêmes et pour leur peuple et ils interprètent cela dans des termes purement politiques sans se soucier de l’impact qui puisse en résulter face au plan divin pour les juifs. Nous avons affirmé que leur exigence n’est pas compatible avec la manière d’agir du Christ.

Les « Catholiques pour Israël » voient dans le retour des juifs une partie du plan de Dieu en ce qui les concerne, conduisant aux événements qui aboutiront à leur rencontre, en grand nombre, du Messie et ainsi arriver à l’accomplissement de la rédemption qui jusqu’à présent a été interrompue dans leur histoire. Les « Catholiques pour Israël » reconnaissent ces faits en saluant et encourageant le rassemblement des juifs. Ils feront tout leur possible afin d’écarter tout obstacle et entrave de leur chemin. Dans cet esprit et pour ces motifs (tenant toujours compte du fait que des arabes israéliens vivent dans toutes les régions d’Israël jouissant de tous les droits des citoyens de l’Etat d’Israël), les « Catholiques pour Israël » font appel aux « Catholiques pour la Palestine » de ne pas s’opposer à la colonisation juive de la Judée et la Samarie ou ailleurs dans ce Pays et d’être préparés à œuvrer et prier sérieusement pour leur salut dans le Christ Jésus. C’est la seule voie vers l'avant pour les croyants en Christ. Il y aura, certainement, de l’opposition surtout de la part de ceux qui ne comprennent pas la justice et la volonté de Dieu et qui ignorent son plan du salut. Mais tous les chrétiens et en particulier ceux qui appartiennent à la famille catholique devraient accepter et respecter l’élaboration du plan de salut de Dieu afin qu’il devienne pour eux une source de foi, d’espoir et d’unité.

Yochanan Ben-Daniel
Jérusalem
Avent 2010


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